Mary Joy Recording :: 2002 :: acheter ce disque

Ses affinités avec le Project Blowed et plus généralement avec les habitués du Good Life Café, ses faits d’armes au sein de The Nonce le temps de deux très bons disques jusqu’à ce que son partenaire de rimes Yusef ne décède, tout cela n’a pas suffi au quasi-vétéran Nouka a.k.a. Sach pour accéder à une notoriété méritée. C’est dont au Japon qu’il choisit l’exil discographique. Et plus précisément chez Mary Joy Recordings, label très honorable auquel on doit notamment l’excellente série des Tags of the Times, où Sach choisit de reprendre sa carrière musicale après plus de quatre années d’absence.

Quatre ans déjà, ont en tout cas suffi à Sach pour s’acoquiner avec le collectif Global Phlowtations dont une petite délégation (le producteur Adlib pour la réalisation de deux morceaux très lo-fi, Zagu Brown et Imeuswe) apparaît sur ce disque. Elles ont également suffi à Sach pour renouveler son stock de samples délicats et repenser ses ambiances freestyle et jazzy qui pavaient déjà les précédents albums de The Nonce, World Ultimate et The Sight of Things. En définitive, l’habitué du groupe ne sera guère surpris par cet album solo. Des morceaux comme "Miracle", "Uh 3, Uh2, 1" en compagnie de son ancienne collaboratrice Suga B, "Illustrations" avec Zagu Brown ou encore "Doin’ The Most" font de Suckas Hate Me un concentré de musiques dépouillées mais très léchées, de rimes égotrip… et de spiritualité.

Fait inédit, Sach apporte à son disque une dimension plus symbolique, plus afro-centrique par le biais du morceau "Black Earth", placé en début d’album. "Black Earth", cette personne/pièce maîtresse est à la fois un objet de culte et une mère enseignante, il y est fait référence sporadiquement à travers le disque. Et il faudra attendre la fin de l’album pour voir se refermer ce chapitre emblématique par le morceau "I Live On".

"I Live On" qui laisse rapidement la place au remix de "llustrations" par Omid/OD, signes de fin d’album et d’une durée de disque très courte. Sach ne s’est pas embarrassé de superflu pour son retour discographique et est allé directement à l’essentiel avec Suckas Hate Me. Encore une fois, à l’instar des deux albums de The Nonce, un album simple et sans prétention qui laissera de bons souvenirs.