Propos recueillis par Came, StereoNidaL et nICO
Traduction : codotusylv

A propos de la tournée…

Vast : je suis fatigué. C’est pourtant une partie de ma vie, tu t’adaptes. Je vais revenir chez moi, mes proches me manquent, je veux enregistrer à nouveau, ça me manque. La tournée a profité à Def Jux, à mon album, nous devons faire des concerts, you know. Après les Transmusicales de Rennes, nous nous sommes dit qu’il fallait retourner en France.

Les contacts...

Vast : c’est sympa de rencontrer des gens.

Cips : DJ Fab est vachement cool.

Vast : il y a quelques personnes avec lesquelles nous devrions collaborer. Mais nous avons surtout rencontrer des gens qui faisaient la promo de l’album en France.

Vordul : nous sommes allés à la radio Génération.

Vast : nous avons aussi eu quelques démêlés...

(suit une discussion sur ce sujet)

Def Jux comme une structure libératrice ou comme facteur d’uniformité…

Cips : travailler sur un même label ne signifie pas qu’on va tous sonner pareil à la fin.

Vast : les meilleures réponses à cette question sont les albums d’Aesop et d’El. Aucun ne sonnera comme l’autre, même si nous cultivons quelques points communs.

(suit une courte conversation sur les influences musicales et le dernier album de Prince)

Pensez-vous que The Cold Vein soit complexe et comment faîtes-vous passez cette complexité auprès d’un public étranger ?

Cips : tu as écris ces questions sur ce magazine… ah, The Wire, c’en est un bon.

Vast : je peux dire quelques chose là-dessus (il explique que chaque lyric a été mal interprété par ce magazine). Il y a des éléments de The Cold Vein qui sont complexes parce que la vie devient complexe, la vie est intéressante mais elle peut être simple et calme par moments. Notre musique est pareille, c’est une réaction. Une chanson paraîtra plus complexe, peut-être parce que nous y serons plus en colère, mais une chanson plus honnête et directe aura plus de simplicité. Tu n’auras qu’à expérimenter ce dont nous te parlons… et… ça sera suffisant.. Oui et non, ainsi est Cold Vein. C’est le yin et le yang. C’est notre expérience, c’est Cold Vein. Il y a des éléments très simples. Il y a des éléments plus déroutants et intrigants…

Qu’en est-il de vos projets futurs ?

(quelques blagues sur des titres d’album improbables)

Vordul : ce sera le prochain jour, man, le prochain volet de nos vies. Nous sommes honnêtes, tu connaîtras donc chacune de nos pensée sur le monde, exprimés, je pense, de manière poétique.

Cips : ces types sont honnêtes, ils écrivent exactement ce qu’il se passe. La question n’est pas « que puis-je faire ? », la question est "qu’est-ce qui m’affecte, écrivons le". C’est ainsi que je perçois la façon qu’ils ont d’écrire.

A propos de votre écriture…

Vast : nous recherchons une certaine épaisseur, comme une éponge, un degré de profondeur. Je ne veux pas dire "je suis ouvert comme une fenêtre". J’aurais dit ça à 16 ans, peut-être à 14 (il chante). "Je suis ouvert comme une fenêtre"…

Cips : made like a tree and leave (rires – intraduisible, le jeu de mot disparaît en français).

Vast : tu commences à grandir, tes attentes deviennent plus grandes à mesure que tu écris. Nous écrivons à tout moment, on met sans arrêt notre science en question. C’est notre façon de maîtriser notre art… Maintenant je dirais "je suis ouvert comme une fenêtre en été" (rires). Améliorer notre écriture réclame plus d’impact visuel, plus de technicité dans le flow… Nous ne voulons pas une série de titres qui sonnent tous pareil, ça ne nous touche pas. Chaque morceau est son propre univers. Les grands musiciens du passé ont prouvé qu’ils pouvaient faire cela… Nous allons reprendre cette tradition.

Lectures…

Vast: plein de comics, des bouquins sur la théorie de la conspiration, des tas de choses dans les journaux et les magazines. I regarde CNN pour voir ce qu’il se passe…

(ils commencent à aborder les événements de septembre, qui les ont profondément touchés, mais "la vie continue")

Quelle a été votre réaction à ces événements ?

Vast : nous étions en tournée au Canada. Je m’inquiétais un peu pour ma petite sœur qui pouvait y être en promenade scolaire. C’est là seule raison qu’un membre de ma famille avait de se rendre là-bas. A part ça, je ne m’inquiétais pas trop pour ma famille, je savais que le ghetto était sauf. Je savais qu’Harlem était sauf.

Réaction patriotique ?

Vast : nous ne sommes absolument pas patriotes. Nous détestons l’Amérique. Mais… on en profite car la culture y est libre, c’est une culture capitaliste… Nous apprécions cette liberté mais… on se fiche de l’Amérique, nous détestons l’Amérique, man. Nous sommes une sous-culture, nous représentons des gens dont l’Amérique ne s’occupe pas. Ils font de l’argent sur notre dos…

(Vast retrace l’histoire de l’Amérique pendant près de dix minutes… intéressant, mais trop long à écrire, désolé !).