Mo'Wax / Dreamworks :: 1996 :: acheter ce disque
Sans renoncer à aucune des recettes traditionnelles du rap, cet album en livrait une version absolument inédite en cette année 1996. Les paroles habituellement déjantées de Kool Keith (ancien malade psychiatrique), obsédé par le sexe, l'horreur et la science-fiction, la bizarrerie fascinante de la production de the Automator, les scratches dévastateurs de Q-Bert, tout concourt à faire de cet album la vision la plus crédible du hip hop du futur. Celui de l'an 3000, comme le proclame Kool Keith. Quels que soient leurs goûts, leurs préceptes et leurs préjugés, ceux qui auront entendu ce Dr.Octagon:ecologyst n'auront plus jamais la même idée du hip hop. La preuve sur les quatre morceaux suivants :
Earth People : outre les habituelles élucubrations science-fiction de Kool Keith ("Earth People, New-York in California ; Earth People, I was born in Jupiter"), ce morceau se distingue par un synthétiseur particulièrement menaçant. Un manifeste de hip hop surréaliste à lui tout seul. A noter, l'édition européenne contient un remix sombre et dépouillé du même morceau, tout aussi convaincant.
Blue Flowers : à coup de violon, de basses minimales et de sons inquiétants, The Automator distille une ambiance langoureuse des plus étranges, accompagnée merveilleusement par Kool Keith et se mêlant en fin de parcours aux scratches particulièrement tordus de Q-Bert. Ceux qui ne connaissent pas le sens du mot chef d'œuvre risquent de ne jamais s'en remettre.
Bear Witness : un titre presque entièrement instrumental, tout en beats et en scratches. Q-Bert donne ici un exemple saisissant de l'art du turntablism à son sommet.
I'm Destructive : une virée dans le rock dur : toute l'équipe de Dr Octagon recourt aux grosses guitares, sans renoncer aux beats et aux scratches. Déjà vu ? Ceux qui croient imaginer à quoi ressemble une telle formule risquent fort d'être surpris...
Sorti sur en catimini en Amérique du Nord sur le petit label Bulk, l'album Dr Octagon: Ecologyst bénéficia dès sa sortie en 1996 d'une distribution européenne grâce au label anglais Mo'Wax. Un an après, Dreamworks le rééditait aux Etats-Unis. La pochette ci-dessus est celle de l'édition européenne.