Cette interview fait suite à celle de Peanut Butter Wolf sur le thème des 45 tours.
Depuis quand collectionnes-tu les 45t ?
FLASH : depuis 7 ans environ, je cherche sans relâche le disque que je n’ai pas…et c’est un peu ça le problème…c’est que c’est sans fin parce qu’il existe toujours un disque, un morceau incroyable produit à très peu d’exemplaires et qu’on ne possède pas, avec un break ou un loop mortel !
Quels genres de 45t recherches-tu ?
FLASH : des disques rares, des labels du gouffre où des auteurs obscurs ont pu réaliser artistiquement des choses avant-gardistes dont les morceaux ne figurent sur aucun album. De manière plus générale tout ce qui contient des breaks ou assimilés, tout ce qui groove ou brille par la finesse de sa composition. Ca va donc des B.O. de films, la funk, le psyché, la pop, au jazz, au rock progressif en passant par des disques publicitaires. Je collectionne quasiment uniquement des 45t d’origine européenne (français, anglais, belges, italiens…).
Quelle est la part des 45t dans ta discothèque ?
FLASH : j’en ai à peu près une centaine. C’est variable étant donné que je fais des échanges contre d’autres disques que je ne possède pas ou les vends pour en acheter de nouveaux.
Combien peux tu mettre pour un 45 que tu recherches ?
FLASH : j’ai mis 300 frs pour avoir le 45t d’un artiste jazz-pop français des années 60 super obscur, pour un seul track ! Mais quel track ! Ceci dit ça reste rare, puisque l’idée est quand même de trouver le disque tant convoité à un prix raisonnable. Le problème avec le prix d’un disque est toujours le même : un disque que tu recherches depuis des années sans l’avoir trouvé n’a pas de prix à tes yeux. L’appréciation d’un prix est subjective car souvent on est capable de mettre vraiment une fortune pour acquérir La pièce de ses rêves.
Quel est le plus cher que tu as acheté ?
FLASH : le 45t de la B.O. du Mariage Collectif de Mirouze…400frs. J’ai eu juste le temps de l’avoir entre les mains…et j’ai l’ai échangé aussitôt contre un disque qui en valait le double.
Pourquoi avoir sorti Le Voyage Fantastique dans ce format ?
FLASH : simplement parce que c’était le concept : faire un disque qui rappelle le format des livres-disques que l’on avait lorsqu’on était gamin (au niveau visuel et musical). On pouvait les écouter pendant des heures en boucle sans jamais en être lassé. J’avais un disque de Tintin que j’adorais et qui a fini par "fumer" dans mon mange-disque FisherPrice à force de l’écouter. Très récemment j’en ai retrouvé une nouvelle copie à ma grande joie. L’autre raison de l’avoir sorti dans ce format c’est aussi parce qu’il correspond à mon état d’esprit. Je reste nostalgique de cette période "dorée" où Casimir et Polux se trouvaient en bonne place entre mon disque de Zorro et Calimero. J’aime le côté très coloré, "rassurant" et joyeux des disques pour enfants, le côté BD. Et plus directement concernant le hip hop je privilégie le coté festif et second degré des origines que j’essaye de mettre en avant dans mes compositions.
Achètes-tu des 45t de rap ?
FLASH : pratiquement pas. Les labels qui proposent actuellement ce type de produit se comptent sur les doigts de la main, surtout en hip hop, et les magasins susceptibles de les vendre sont assez réticents au format. Malgré le fait que le 7inch reste pour beaucoup un format curieux il n’en est pas moins un objet collector que tout DJ ou amateur de bon produit se doit d’avoir dans sa discothèque.
Penses-tu sortir d'autres 45t et les commercialiser ?
FLASH : probablement. S’agissant d’objet collector je suis toujours emballé par proposer ce type de produit. Rien n’est prévu pour l’instant à ce niveau mais j’espère bien renouveler l’expérience. Wait and see.
As-tu eu des difficultés particulières pour le faire presser ?
FLASH : la conception du Voyage Fantastique nous a coûté relativement cher car nous avons dû faire sous-traiter une partie du travail en Angleterre. Nous étions très à cheval sur la qualité de packaging que nous recherchions. Car, la grande époque où Phillips proposait ses fameux super 45t cover cartonnées avec sous pochettes cristal est révolue. Je ne parle même pas des disques Adès, fleurons de la production française des 45t pour enfant, qui nous enchantaient avec des trucs comme l’histoire du film Tron raconté par les frères Bogdanoff. Aujourd'hui c'est ce que les productions Lust Island, Anthologeek et moi-même essayons d'apporter au hip hop : des produits musicaux de qualité capable de séduire les plus petits comme les plus grands.