Skypimps / Ozone :: 2002 :: acheter ce disque
Composé de titres et remixes rares sortis sur d'anciens maxis et de "vraies" nouvautés (dont 'Rocket' paru il y a peu en 12), ce 8 titres est une sorte de témoin entre The Sanity Annex et Films'', le prochain album.
Commençons par ce qui semble à priori le moins intéressant : les remixes.
Le concept de l'auto-remix semble assez douteux, et d'ailleurs on s'aperçoit rapidement qu'il s'agit en fait de versions légèrement différentes des originales et qui n'apportent finalement pas grand chose - dans un sens c'est logique, sinon ce serait elles les vraies versions. Bref, tout ça pour dire que l'excellent passage instru au milieu de "Flatlands" a été coupé dans sa version remix et préféré à quelques scratches de Fred Ones sur le thème principal ; dans "Downtown Maze" la différence est encore moins frappante... Il y a un bruit de fond qui n'est pas sur Sanity Annex, je crois... Bon, pas de quoi fouetter un chat et surtout pas de quoi appeler ça "remix".
A la question: "Sonic Sum sont-ils capable de produire des titres bourrins/def juxiens?" 'Rocket' répond oui et du bon, m'sieu. Ce titre qui sera sur Films est un peu le tube en puissance du ep, une déflagration arrachant tout sur son passage, assez énervé par rapport à ce qu'on connaissait d'eux, mais hautement recommandable.
"Paste" était en face b du maxi d'"Himbro St.". Son énorme basse souligne à merveille le flow caractéristique de Rob Smith, et le refrain est assez intelligemment amené avec un pertinent jeu de voix doublées.
Passons aux "vraies" raretés. "Gone Streaking" et "Wayne Neutron" développent ce fameux mélange jazz/univers urbain, voire indus, sur un format que l'on pourrait qualifier de pop. Les morceaux sont tournés comme de vraies chansons grâce aux nombreux éléments "live" (dont la basse de Erik M.O.) insérés dans la prod. A ce titre, ils sont susceptibles de plaire à certains réfractaires au hip hop classique. "Plasterman" quant à lui sonne un peu facile au premier abord dans le style atmosphérique, mais s'avère en fait très travaillé et particulièrement bien arrangé, qualité majeure pour un titre instru.
Voilà. Le groupe brille une fois de plus par son inspiration au niveau de la production, du vrai Sonic Sum pur beurre en somme. Rares sont les groupes de rap à avoir développé un son aussi mature, un style assez personnel pour être reconnu dès les premières secondes d'écoute. N'en déplaise à CMJ (cf. sticker promotionnel), Sonic Sum n'a finalement d'un Radiohead que l'énorme talent.
PS : au fait, "Plasterman" est l'anagramme de "Masterplan".