Grand Central :: 2002 :: acheter ce disque
Les perles pop/soul que sont "The Girl Who..." chantée par Kate Rogers (déjà responsable d'un titre sublime sur le premier album), "Good Disease" avec Stephen Jones (aka Babybird), dont la voix coule dans vos oreilles telle des gouttes d'eau, ou encore "A Twilight Zone", interprétée par Andy Turner lui-même, d'une voix timide et mélancolique rappelant vaguement Coldplay, s'adapteront sans problèmes à des lendemains de fêtes pluvieux et moroses, et y feront office de rayons de soleil.
Au niveau des morceaux instrumentaux, "Guimar" et ses multiples ambiances (blues, funk, jazz...) nous fait basculer sur une plage californienne dans les années 60, on y croise des mouettes, des surfeurs et les Beach Boys. "What do People all Day" est plus propice à la contemplation, agréable et doux, avec une boucle de violon très printanière et un gimmick qui affirme que tout ceci est "for the people who cry to hear something new"... On se plaît à le croire tant l'écoute de ce morceau est agréable. Autre titre sortant du lot : "Hinterland", où se mêlent flûtes, cithares et encens pour une ambiance très 70s.
Et, oh surprise, des rappeurs sont venus se greffer à cet ensemble... Pas vraiment une surprise en fait car ils étaient déjà bien présents sur Cold Water Music. Cette fois-ci ce sont les Souls of Mischief (!) et Diamond D (!!) qui participent, Aim étant très fan de ces messieurs... On passera vite fait sur les premiers, qui malgré leurs bonnes intentions et leur engouement livrent un morceau très chiant (adjectif quelque peu vulgaire mais c'est le seul qui me vienne à l'esprit pour qualifier ce titre). Diamond D rattrape tout ça avec "The Omen", posant un flow nonchalant sur une instru parfaite et terriblement efficace, mêlant gros cuivres, violons stridents, petits oiseaux flûtes traversières et j'en passe. Le problème est que ces morceaux cassent l'harmonie de l'album, ne sont pas dans sa logique même si celui-ci est éclectique et bourré d'influences. Dommage.
Malgré cela, Aim passe assez bien le cap difficile du second album. Plus orienté pop et soul, on sent Andy Turner plus épanoui, assumant chacune de ses influences, paraissant moins... dépressif, même si on distingue une mélancolie sous-jacente tenace dans chaque morceau. Bref il montre cette fois qu'il est définitivement le spécimen le plus doué et intéressant du label Grand Central.