Il semble qu'à l'image du rock d'il y a quelques années, le rap d'aujourd'hui connaisse à son tour sa phase alternative, pour le meilleur et pour le pire. Le parallèle, en effet, est saisissant. Après des années de lutte pour sa reconnaissance et contre une image sulfureuse, le genre est devenu l'une des formes principales de la musique populaire, s'installant pleinement dans les foyers et dans les goûts du grand public. Mais après des années de règne, le rap s'est bien affadi. Seuls quelques groupes, le Wu-Tang et quelques autres, parviennent encore à imposer un rap convaincant. Les dinosaures du genre, quant à eux (Public Enemy, De La Soul), les mains liés par des contrats exigeants avec leurs maisons de disques, ont perdu tout intérêt.